Orgasmes au bout du fil

Frissons de Telrose

Câline

5/31/20254 min temps de lecture

Je ferme les yeux.

Tout devient silence.
Dedans, c’est un feu doux qui couve. Une tension moite, presque insupportable.
Ça ne commence jamais brutalement.
C’est d’abord une idée.
Une onde.
Une chaleur en veille, enfouie dans le bas-ventre.
Une pulsation lente, organique.

Et puis ça monte.

La peau qui frissonne.
Les seins qui se tendent.
Le clito qui gonfle, palpite, appelle.

Je suis là. Nue.
Pas une nudité offerte au regard, non.
Une nudité intérieure, pleine, totale.
Ma chair qui bat. Mon souffle court.
Le sexe comme une prière silencieuse.

Je m’allonge sur le lit.
Le drap colle à ma peau déjà humide.
Chaque pore de ma peau s’ouvre.
Je sens l’air, la lumière, la tension.
Et dans ma tête, les images défilent.
Des souvenirs, des fragments, des fantasmes.

Pas de visages.
Juste des sensations.
Un doigt qui glisse. Une bouche. Une pression. Une gorge pleine.
Des mouvements de bassin. Une jouissance sans nom.
Des mots crus.
Des scènes volées au sommeil.
Et ce souffle qui monte.

Mon sexe palpite.
Ma main descend, douce d’abord, puis plus franche.
Je glisse deux doigts.
Ma chatte est trempée.
Chaleur dense.
Je me mords la lèvre.
Je veux que ça explose. Maintenant.

Mes jambes s’ouvrent, mécaniques.
Je cambre le dos.
Mes doigts cherchent le point.
Le contact précis.
Je veux me remplir. Me vider. Me dissoudre dans la mouille.

Ma main gauche serre un sein. Fort. Presque douloureusement.
Je pince le téton, je le tire.
Je veux que la douleur se mêle au plaisir.
Je veux que ça cogne dans ma tête.
Et c’est ce que ça fait.

Je grogne.

Pas un cri aigu. Non.
Un grognement bas, rauque, animal.
Mon corps devient bête.
Une chienne en chaleur qui ne veut plus rien d’autre que jouir.

Je me retourne.
Je m’agenouille.
Je plante les genoux dans le matelas.
Je me cambre.
Je glisse trois doigts.
Plus loin. Plus fort.
Je veux me déchirer.
Me faire l’amour comme si j’étais un inconnu brutal.

Je me prends.
Je me baise.
Je m’enfonce.
Et je perds tout.

Il y a un éclat de lumière derrière les paupières.
Un orgasme.
Un vrai.
Celui qui vrille le ventre.
Qui secoue les reins.
Qui fait hurler en silence.

Mais je ne m’arrête pas.
Pas maintenant.
Je veux tout donner.
Je veux me vider jusqu’au cri.

Je m’étale sur le dos.
Les cuisses ouvertes comme des ailes battantes.
Je tremble.
Mais je replonge.
Encore.
Encore.
Encore.

Je frotte.
Je pénètre.
Je frictionne.
Je dévore.
Je me déchire de l’intérieur.

Et ça remonte.
Comme une vague.
Comme une bête.

Je jouis.
Longtemps.
Sans fin.
Les yeux révulsés.
La bouche ouverte.
La gorge muette.

Et quand ça s’apaise, je suis là, pantelante.
Éclatée.
Belle et sale.
Vivante.

Et pourtant, ce n’est pas fini.

Je descends du lit.
Je suis trempée.
Je marche, nue, vers le miroir.
Je me regarde.
Je regarde cette chatte gonflée, rougie, brillante.
Et je me trouve belle.
Terriblement vivante.

Je passe la langue sur mes doigts.
Je veux ce goût.
Je veux me sentir.

Je m’appuie au lavabo.
Je cambre.
Je frotte mon clito contre le bord.
Je gémis.
Je recommence.
Plus vite.
Plus fort.

J’ai besoin de m’user.
De m’abîmer dans le plaisir.

Et je sens la troisième vague.
Celle qui ne pardonne pas.
Celle qui vient chercher au fond de la moelle.

Je jouis, debout.
Les jambes tremblantes.
Le souffle déchiré.
L’esprit perdu.

Je tombe à genoux.
Sur le carrelage froid.
Je suis poisseuse de mouille.
Mes cuisses en sont trempées.
Et je frotte encore.

Je veux finir dans une extase animale.
Sans pensée.
Sans nom.

Je deviens cri.
Soupir.
Vibration.

Et dans ma tête, une voix me répète :
"Encore."

Je pense à cette onde, ce mot qui vibre, ce monde qui m’appelle : téléphone rose.
Mais pour moi, ce n’est pas un service, c’est une sensation.
Un telrose intérieur.
Un appel du corps.
Une fréquence sexuelle qui ne me quitte jamais.

Il suffit d’un rien.
Un mot.
Une voix intérieure.
Un souvenir.

Et tout recommence.

Je retourne au lit.
Je m’allonge, tremblante.
Je masse mes seins.
Je replonge deux doigts en moi.
Ma chatte est brûlante.
Elle hurle de plaisir.
Elle crache sa fièvre.

Je frotte, je cogne.
Je me fais mal pour me faire jouir.
Et je jouis.
Encore.
Une quatrième fois.
Explosive.
Incontrôlable.

Le monde disparaît.
Il n’y a plus que moi.
Ma sueur.
Mon odeur.
Ma saleté divine.

Je suis reine.
Salope.
Prêtresse.
Bête.
Tout à la fois.

Et j’aime ça.

J’aime cette solitude pleine.
J’aime ce moment sans regard.
Sans attente.
Sans rôle.

Je ne suis à personne.
Je suis à moi.
Et je me donne, toute.
Jusqu’à la dernière goutte.

Je ferme les yeux.
Et dans le noir, je ressens encore la chaleur, la tension.
Je sens la marée revenir.
Et je sais…
Qu’il suffit d’un frisson.

Un battement dans les tempes.
Une idée crue.
Un fantasme de plus.
Et je replonge.

Mon corps est un poème sale.
Mon esprit, un théâtre de sexe.

Et dans ce monde intérieur,
où tout est permis,
le téléphone sexe est une onde mentale.
Un déclencheur.
Un murmure qui ne s’éteint jamais.

Je suis faite pour ça.
Pour me donner.
Pour me perdre.
Pour me retrouver dans le plaisir.
Encore.
Et encore.

Mes Orgasmes Sans Fil

Frissons de Telrose